Une loi accorde un mandat illimité au président de la junte malienne

Le chef de la junte au pouvoir au Mali, le général Assimi Goïta, a promulgué la loi lui accordant un mandat de cinq ans renouvelable sans élection et est devenu de facto président de la République du Mali, selon le «Journal officiel» jeudi.

 

Le régime militaire lui a accordé la semaine passée un mandat de président de cinq ans, renouvelable «autant de fois que nécessaire» et sans élection. La promulgation de la loi, attendue depuis plusieurs jours, maintient donc M. Goïta à la tête de l’État au moins jusqu’à 2030.

 

«Le président veille au respect de la Constitution et de la Charte de la transition. Il remplit les fonctions de chef de l’État pour une durée de cinq (05) ans renouvelables, autant de fois que nécessaire, jusqu’à la pacification du pays, à compter de la promulgation de la présente charte», selon la loi.

 

Une série de restrictions sévères

La durée peut être toutefois «écourtée dès que les conditions permettant l’organisation d’une élection présidentielle transparente et apaisée sont réunies», précise le texte.

 

Le président de la transition, les membres du gouvernement et les membres de l’organe législatif installé par les militaires sont éligibles à l’élection présidentielle et aux élections générales, ajoute le document.

 

Cette mesure est la dernière d’une série de restrictions sévères aux libertés prises par les militaires pour consolider leur régime dans le pays sahélien.

 

Arrivés au pouvoir au Mali à la suite de deux coups d’État successifs en 2020 et 2021, les militaires s’étaient engagés à remettre le pouvoir aux civils au plus tard en mars 2024, mais ont depuis manqué à leur promesse